Analyse de la question

L’humanité peut-elle s’éloigner de la nature ?

Première étape : analysez le sujet

1. Formulez deux questions proches mais différentes et expliquez chaque fois la différence.

2. Analysez les présupposés de la question.

3. Définissez, en tenant compte de leur équivocité, les termes :

• "peut-elle" ;
• "la nature" ;
• "l’humanité".

4. Identifiez des manières alternatives de parler de l’homme.

Deuxième étape : identifiez le paradoxe 

Pour cela, suivez le schéma :

• D’un côté…
• D’un autre côté…

Troisième étape : formulez le problème

Un problème désigne étymologiquement un obstacle jeté sur notre chemin et qui, au sens propre, empêche d'avancer. Certaines questions ne posent pas problème, dans la mesure où une réponse simple s'impose immédiatement et vient clore le questionnement. 

D'autres questions peuvent, à première vue, sembler simples, admettre une réponse évidente et immédiate mais, plus on les examine, plus il se révèle difficile voire impossible d'y répondre. 

Ces questions sont des questions philosophiques. 

Traiter la question ne consiste pas alors à apporter une réponse, mais à révéler l'aporie. La première étape, face à une question philosophique, est de parvenir à passer de la question au problème. 

Une "aporie" désigne une absence de passage (l'aporie, c'est le contraire de ce qui est poreux).

Trouver l'aporie consiste : 

• à lever l'ambiguïté de la question en clarifiant les termes du sujet, afin de montrer que la question peut être comprise de différentes manières. La difficulté est alors de penser ensemble ces différents points de vue ;
• à montrer qu'il y a de bonnes raisons d'admettre non seulement la réponse la plus évidente à la question, mais une autre réponse qui est inconciliable avec la première ;
• à souligner la tension entre différents termes du sujet, qui semblent, à l'examen, difficiles à concilier.
  

Formuler le problème consiste à expliciter, en une formule synthétique et concise, l'embarras dans lequel on se trouve, après avoir constaté l'égalité des raisons contraires. Le problème prend donc la forme d'une question complexe, qui résulte de la tension entre les raisons contraires.